Plateau de Gorgoroth (passage obligatoire entre Barad-Dùr et Minas Morgul)

Le plateau de Gorgoroth est une grande plaine reliant Minas Morgul à Barad-Dùr, et donc, Barad-Dùr jusqu'à la sortie Ouest de Mordor (à côté de laquelle se trouvent Minas Tirith, Osgiliath ou bien le Mont Mindoluin).

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Chevauchant depuis des heures sur le plateau de Gorgoroth, seul le destrier démoniaque de la Bouche courait sans peine, les wargs commençaient à fatiguer sérieusement. Le groupe fut contraint de s'arrêter pour que les bêtes reprennent leur souffle et boivent.

Le plateau tout entier baignait dans la lueur solaire de cette soirée.

Le chef des orques brisa le silence pesant qui régnait :
-Dans trois jours nous devrions arriver à Minas Morgul, mon seigneur.
La Bouche de Sauron répondit simplement :
-Parfait. Nous reprendrons la route demain peu avant l'aube. Préparez un camp.

Immédiatement, les orques s'exécutèrent à la tâche et commencèrent à installer de quoi dormir et à allumer un feu de camp.

Une heure passée, des cris retentirent dans la plaine. La Bouche de Sauron devina la présence d'intrus. Les cris étaient perçants, et elle devina là les gémissements de créatures spécifiques...
Oui. C'étaient des morrovals, à coup sûr.

Grishnak, le chef des chevaucheurs de wargs leva les yeux au ciel, geste que répétèrent ses compagnons peu après. Une nuée de morrovals, des êtres mi-femme mi-chauve-souris, volait droit dans leur direction.
Deux orques s'emparèrent de leurs arcs, et un troisième d'une fronde.
Les wargs s'agitaient, ils étaient impuissants face à cette menace venue du ciel.

Une fois à proximité, les dix femmes-chauve-souris commencèrent à fonder en piqué sur le groupe.

Deux flèches furent décochées. La première atteignit sa cible en pleine tête. La seconde aurait dû atteindre sa cible, mais celle-ci a esquivé le projectile.

La Bouche de Sauron se retourna dans leur direction et prononça des mots dans le Sombre Langage.

-Ash nor'agl in glei'tg mwah nagl fhtagn ash Ûl morag !
Au fur et à mesure que de sa bouche déchiquetée sortaient ces mots, deux des créatures commençaient à prendre feu en volant. Le sort que la Bouche avait lancé était mineur, mais les flammes prenaient de l'ampleur comme les monstres volaient. Les deux victimes du sort finirent bien vite en tas de cendre, retombant sur le sol.

Deux nouvelles flèches volèrent, mais ne trouvèrent aucune victime, tandis que la bille de fronde qui les accompagnait traversa le crâne d'une des abominations qui s'écroula à terre.

Il en restait six à présent. Elles étaient à présent à portée d'attaque. Deux dernières flèches vinrent se plonger dans le corps d'une des choses, qui mordit poussière peu après.

Deux des morrovals chargèrent droit sur la Bouche. À juste deux mètres, la Bouche effectua une série de gestes avec son épée, et les monstres se retrouvèrent tous deux coupés en trois morceaux. Un des morrovals donna un coup de griffe à un orque, se renvola, mais avant d'atteindre une hauteur suffisant, un warg effectua un puissant bond et la créature fut broyée dans la gueule du fauve.

Un autre reçu un violent coup de masse sur la tête de la part d'un orque, et, assomé, fut bien vite dévoré par deux wargs à côté. Le dernier survivant de la confrontation jugea meilleur de s'enfuir.

-Leur assaut était ridicule, dirent les orques.
-Il ne faut pas entraver la route du Seigneur des Ténèbres, répondit le Messager.
-Les flèches sont irrécupérables, dommage.
-Au moins, nous avons un repas qui remplira l'estomac des wargs pour ce soir, conclu-t-il.

Après une pause dîner, le groupe commença à dormir, le destrier démoniaque pouvant les réveiller en cas de problème.

Le lendemain à l'aube, le groupe galopait de nouveau sur les plaines.

Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 07/03/2009

Grishnak, sur sa Warg, regardait à une trentaine de mètre la silhouette de son chef, la Bouche de Sauron, le messager du seigneur ténébreux, chevauchant une créature démoniaque aux contours incertains. Depuis qu'il s'était réveillé à l'aube, il n'avait pas arrêté de parcourir les territoires désolés du plateau de Gorgoroth et, bientôt, le soleil allait se coucher. La monture de l'émissaire diabolique n'avait pas un instant parut fatigué, alors que les loups peinaient désormais à passer une patte devant l'autre.
Finalement, après que les Orques aient suppliés leur chef de s'arrêter, ils établirent un campement. Un tour de garde fut établi, au cas où d'autres Morrovals attaquaient. Bien sûr, la Bouche de Sauron n'y participa pas, et cela remplit Grishnak d'une certaine amertume. Haussant les épaules, il partit se coucher.
La nuit fut agité. Il rêva que le messager du puissant Roi des Ténèbres le poursuivait, chevauchant comme à son habitude son destrier maléfique. Et le chef orque avait beau courir de toutes ses forces, ils se faisaient rattraper rapidement, mais son poursuivant, en bon sadique, lui proposait de recommencer la course, arborant un sourire qui ferait fuir un troll. Mais, à la dixième fois que l'immonde créature fut rattrapé par son chef, celui poussa un rugissement horrible et il cria des mots inconnus, faisant brûler vif le pauvre orque.
Soudain, celui-ci se réveilla en sursaut, cimeterre à la main. Face à ses pieds trônait le cadavre d'un de ses compagnons, décapité. Apparemment, il avait tenté de le réveiller, et cela lui avait coûter la vie.
Crachant sur le macchabée, Grishnak se releva et commença sa ronde, ressassant son rêve dans son esprit. Cette Bouche ne lui inspirait vraiment pas confiance... Qui plus est, sous prétexte qu'il avait un jour était la voix du Seigneur de Mordor, il se prenait des allures de chef exaspérantes, refusant toute halte et obligeant les Wargs à faire plus d'efforts qu'ils ne le pouvaient. D'ailleurs, en parlant de Warg, une d'elle n'avait pas résisté le coup et avait périt. C'était son cavalier qui avait trouvé la mort il y avait à peine quelques minutes. En fin de compte, le chef orque se dit qu'il avait bien fait de l'éliminer...

Le lendemain matin, la Bouche de Sauron tira tout le monde du sommeil alors que le soleil n'était même pas levé. Et il ne remarqua pas qu'un orque manquait à l'appel. Les soldats avaient-ils si peu d'importances à ses yeux ?
N'attendant même pas que les autres membres de son groupes soit prêt à partir, il bondit sur son cheval noir. Mais, alors qu'il allait l'éperonner, Grishnak lui attrapa le bras et, avec un regard malveillant, il lui lança :

-Écoute, vermisseau. Tu es peut-être un esclave personnel du Seigneur Ténébreux, mais ça t'oblige pas à nous diriger comme tu le fais. Ici, c'est moi le chef, et les stupides larves que tu vois, c'est mes soldats. Alors c'est moi qui commande, pigé ?

Comme en signe de défi, il cracha un molard constitué de glaire sur le sol. Ensuite, soutenu par les cris des autres Orques, il s'assit par terre et, fixant son rival, s'empara d'une cuisse de Fame Chauve-Souris et mordit dedans à pleine dents...

La Bouche de Sauron, éperonnant son canaçon infernal, sentit son bras saisit par une forte poigne.
C'était un orque, du nom de Grishnak, s'il se souvenait bien... Ces noms étaient imprononçables, et de toutes façons, quelle utilité pour ces faibles êtres d'avoir un nom si c'est pour mourir.

-Écoute, vermisseau. Tu es peut-être un esclave personnel du Seigneur Ténébreux, mais ça t'oblige pas à nous diriger comme tu le fais. Ici, c'est moi le chef, et les stupides larves que tu vois, c'est mes soldats. Alors c'est moi qui commande, pigé ?

L'orque s'étonna, car la Bouche n'avait visiblement ressenti aucune crainte dans ses paroles. La Bouche poussa l'orque sans hésiter, descendit de sa monture, regardant les autres orques qui commençaient à s'exciter de révolte.

Elle les regarda droit dans les yeux, et rugit en montrant un sourire démoniaque de haine. Tous les orques reculèrent d'un coup, se demandant certainement pourquoi avaient-ils fait ça.

Seul cet opportun qui l'avait retenu n'eu pas peur, bien qu'il ne put s'empêcher de cacher un petit frémissement.

Le Messager du Sombre Seigneur se retourna alors vers l'auteur de l'affront, que la Bouche dominait de plusieurs têtes, et celui-ci s'assit par terre, en mordant à pleine dent une cuisse de morroval crue.

La Bouche de Sauron le souleva par la peau du cou, à la manière d'un chat, bien qu'avec moins de douceur, et le força à se relever.

-Tu t'adresses à la Bouche de Sauron, pauvre pourceau à la peau verdâtre. Sais-tu ce que tu risques en disant de telles choses ? LE SAIS-TU ?

L'orque ravala sa salive sans rien dire, détournant son regard des yeux cachés par le heaume de son supérieur, celui-ci reprit ses paroles courroucées.

-Si tu ne m'étais pas utile, sache qu'à ce moment-là tu serais déjà mort de ma lame, et tes amis puants se repaîtreraient de tes tripes avec leurs montures. Comme tu l'as dit, je suis le Champion du Seigneur Ténébreux. Et cela veut bien dire ce que cela veut dire. Tu n'es qu'un soldat sur un échiquier. Je suis le roi de ce même échiquier, et Sauron est celui qui nous joue. Je suis fier de servir Sauron, et il est fier de moi. Toi, en revanche, il s'en fiche. Tu n'es là que pour lui permettre d'avancer sur l'échiquier et s'emparer des pions de l'ennemi. En revanche, si l'on perd le roi de l'échiquier, la partie est perdue. Et JE suis le roi de cet échiquier géant qu'est la Terre du Milieu.

Le ton employé dans les propos devenait puissant et mauvais, l'orque commençait à regretter sa rébellion.

-JE SAIS QUEL CAUCHEMAR te hante, petit orque. Toujours le même, hein ? Je te poursuis à dix reprises, et à la fin de la dernière, je t'immole par les flammes de l'enfer. Tu te montres fort pour impressioner tes répugnants petits camarades, mais en réalité je suis TA PEUR la plus intense. Alors crains-moi et espère pouvoir vivre en me servant sans ne rien dire, ou bien risque la mort en recommençant l'affront que tu viens de me faire. Compris, larve ?

L'orque retourna auprès de ses compagnons. Il n'osait pas dormir. Car la Bouche de Sauron pourrait le tuer dans son sommeil... Tandis que la Bouche ne dormait pas, elle.

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